Dragonfly of Chicoutimi : plus qu’un exercice de style

Source : FTA

L’année dernière, une nouvelle version de Dragonfly of Chicoutimi a été présentée au Festival TransAmériques. Le monologue y était présenté par cinq acteurs plutôt que par un seul. De plus, la mise en scène permettait que chaque acteur présente un angle différent du personnage.

Bonne nouvelle : cette deuxième mouture de la pièce, créée en 1995, sera présentée à l’Espace Go du 19 février au 22 mars. À mon avis, le principal intérêt de cette pièce n’est pas tant l’histoire qui y est racontée que le texte lui-même. Je vous explique : le personnage de Gaston parle anglais, mais pas vraiment. En fait, il parle un français sur lequel il y a une grosse beurrée d’anglais. On le comprend à ses constructions de phrases étranges (vocabulaire, syntaxe, the whole nine yards) et aux expressions qui proviennent du français (p. ex. horse tail). D’un point de vue langagier, c’est captivant. Surtout lorsqu’on sait que l’auteur Larry Tremblay a écrit sa pièce pratiquement d’un trait, en se référant le moins possible au dictionnaire. En fait, l’anglais du personnage est tellement teinté de français que, quelques années après avoir assisté au spectacle,  certains spectateurs jureraient avoir vu la pièce en français. Fascinant.

La mise en scène ajoute aussi à l’intérêt de voir la pièce. Pour les acteurs, c’est tout un tour de force d’avoir à interagir ensemble sans pouvoir se regarder, sans repères. C’est un peu comme marcher dans la forêt, en pleine nuit, sur un sentier que l’on connaît déjà, j’imagine. Observer ces cinq acteurs et comprendre quelle facette ils incarnent vaut également le détour.

Pour ma part, je retourne voir la pièce en mars; il est donc possible que j’ajoute un autre paragraphe à ce billet!

À propos Julie Grenier
Bibliothécaire - École de technologie supérieure

One Response to Dragonfly of Chicoutimi : plus qu’un exercice de style

  1. Élodie Gagné says:

    Traductrice has been peut-être, mais ton intérêt pour la langue participe à ton appréciation dans cette critique. J’ai manqué la pièce au dernier FTA, mais j’ai bien hâte de la voir (enfin !) à l’Espace Go…

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